Cigarette électronique : les premières maladies commencent à voir le jour
Alternative ô combien populaire à la consommation de tabac, la cigarette électronique ou e-cigarette commence à faire polémique : elle serait à l’origine de plusieurs maladies cardiaques et pulmonaires. Explications.
par Lucas Perrin • mis à jour le
La cigarette électronique et la « maladie du travailleur du pop-corn »
Lorsque la cigarette électronique est arrivée sur le marché, deux camps se sont formés : ceux qui ont crié au génie et les autres, plus dubitatifs, qui avançaient le manque de recul par rapport aux effets à long terme comme fondement de leur scepticisme. Eh bien, quelques années après l’apparition de l’e-cigarette, les premières études commencent à faire surface et tendent à donner raison à ceux qui doutaient.
Les liquides utilisés contiennent en effet du diacétyle, un produit chimique dont le goût se rapproche de celui du beurre. Il est en outre responsable d’une grave affection du poumon : la bronchite oblitérante surnommée la « maladie du travailleur de pop-corn » car elle touchait surtout les ouvriers qui manipulaient ce produit.
En outre, une étude américaine publiée en 2017* a permis de corréler la vapeur de nicotine à un affaiblissement des cellules du poumon, de la vessie et du cœur ainsi que leurs cellules réparatrices. Les scientifiques, auteurs de cette expérience menée sur des souris, sont arrivés à la conclusion que « les fumeurs de cigarette électronique [avaient] un risque plus élevé que les non-fumeurs de développer un cancer du poumon et de la vessie, ainsi que des maladies cardiaques ». Ils ont, en effet, mis en évidence des dommages notables sur l’ADN même de ces cellules.
Vapoter est-il plus dangereux que fumer ?
Un rapport américain ayant analysé plus de 800 études sur la cigarette électronique a néanmoins permis de tempérer ces résultats scientifiques. Leur conclusion ? Si effectivement on ne peut nier les effets néfastes de l’e-cigarette, elle reste tout de même bien moins nocive que les cigarettes traditionnelles. En outre, les auteurs de cette analyse reconnaissent que l’utilisation de cigarettes électroniques peut être une aide importante pour les adultes souhaitant arrêter de fumer. Pour vous aider, n’hésitez pas à lire l’article de Biendansmoncorps.fr.
Et de conclure, tout de même, sur un bémol en déclarant qu’il est encore trop tôt pour connaître le réel impact des produits chimiques composant les liquides des e-cigarettes…
En outre, si le document se veut moins préoccupant pour la santé des adultes, il tire la sonnette d’alarme chez les plus jeunes : ces derniers vapotant de manière bien plus intense que leurs aînés. Une habitude qui pourrait créer un terrain favorable à la consommation de tabac, citant une augmentation de 900 % du taux d’utilisation des e-cigarettes chez les lycéens américains.
Qui des jeunes Français ? Il faudra sans doute attendre quelques années pour connaître précisément les effets sur notre territoire des produits contenus dans la vapeur de nicotine.
*Source : https://www.nature.com/articles/s41598-017-02317-8)