Complémentaire santé : vers un contrat à 1 euro par jour pour les plus modestes
Familles monoparentales, retraités modestes... Le gouvernement prépare une nouvelle complémentaire santé à bas prix pour les assurés les plus fragiles. Cette réforme devrait leur assurer de belles économies, mais inquiète le secteur des mutuelles.
par Mathilde Hodouin • mis à jour le
C’est une bonne nouvelle pour les Français aux revenus modestes. Le gouvernement prépare une complémentaire santé au tarif d’un euro par jour sous le nom de CMU élargie. L’annonce officielle devrait avoir lieu le 13 septembre prochain à l’occasion de la présentation du nouveau plan santé, rapporte RTL.
Jusqu’à 30 euros par mois
Le gouvernement veut combler un angle mort de la protection sociale. Certains Français ne peuvent ni payer une complémentaire classique, ni bénéficier de la Couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C). Pour être éligible, un célibataire devra toucher entre 730 et 980 euros de revenus mensuels. Comprenez entre 8 810 et 11 776 euros de salaire annuel. Cette mesure remplacera l’Aide au paiement d’une complémentaire santé (ACS).
Le tarif de cette assurance santé s’adaptera à la situation financière des patients. Elle devrait leur coûter jusqu’à 30 euros par mois et par personne. Le gouvernement ne prévoit pas de souscription automatique à ce service, mais la procédure de demande devrait être simplifiée. Cette mutuelle à bas coût vise en priorité les familles monoparentales et les retraités modestes, qui devraient ainsi réaliser des économies substantielles.
L’inquiétude des mutuelles
La Sécurité sociale estime qu’un couple de retraités modestes pourrait ainsi épargner 50 euros par mois. Pour un couple avec deux enfants, l’économie se chiffre à 30 euros. Afin de financer cette mesure, l’assurance maladie a prévu plusieurs millions d’euros pour l’exercice 2019. L’Etat espère diminuer les taux de non-recours. Dans le détail, 30% des Français éligibles à la CMU-C ne la réclament pas. Ce taux dépasse les 50% en ce qui concerne l’ACS.
De leur côté, les assureurs redoutent l’arrivée de la CMU élargie. Thierry Beaudet, président de la Mutualité française, a déclaré ce lundi 10 septembre qu’il craignait « une forme de nationalisation ». Ce scénario « inquiète particulièrement les mutuelles, qui font les efforts de solidarité » dans le cadre de l’ACS et qui « pourraient se retrouver fragilisées par une réforme mal calibrée », a-t-il souligné. Les assureurs attendent d’en savoir plus avant de se positionner sur ce marché.