Crédit immobilier : bientôt des conditions plus strictes ?

Une production record de crédits immobiliers
Alors que les taux sont toujours aussi bas, il apparaît que la production de prêts immobiliers atteint des records cette année. Au premier semestre, elle s’élève à 110,7 milliards d’euros selon les données de la Banque de France. En juin, ce sont 21,3 milliards d’euros qui ont été accordés.
Si l’Observatoire Crédit Logement / CSA constate une évolution légèrement plus faible en juillet, le crédit immobilier se porte bien en France après une année complexe marquée par la crise sanitaire du Covid-19.
Des conditions de prêt pas toujours respectées
Les banques ont chaque année des objectifs, leur mission est de les atteindre. Aussi, elles s’accordent parfois quelques souplesses au moment de l’attribution d’un crédit immobilier. Tandis que le Haut Conseil de Stabilité Financière préconise de ne pas dépasser un taux d’endettement de 35 % et une durée de crédit de 25 ans, il est avéré que certains établissements bancaires accordent des crédits immobiliers à des ménages dont le taux d’endettement atteint 38 à 39 %, voire plus.
Taux d’endettement : un réel danger pour les emprunteurs ?
S’il est recommandé de ne pas excéder un taux d’endettement de 35 %, c’est pour permettre aux ménages d’être en mesure de payer chaque mois toutes leurs charges.
Si les banques octroient de prêts sans respecter à la lettre ce taux, c’est aussi parce que, dans certains cas, elles prennent en compte le reste à vivre. Il s’agit de la somme qu’il vous reste lorsque vous avez payé vos charges incompressibles. Prenons un exemple simple. Vous gagnez 2 000 € par mois. Avec un taux d’endettement de 35 %, votre reste à vivre est de 1 300 €. Si vous gagnez 10 000 € par mois, même avec un taux d’endettement de 45 %, il vous reste 5 500 € par mois ce qui est considéré comme étant largement suffisant pour vivre.
Bientôt un durcissement des règles d’octroi de prêt
Le Haut Conseil de Stabilité Financière met en garde, depuis quelque temps, les établissements bancaires. Certains faisant le choix de s’accorder quelques libertés avec les dossiers de leurs clients, le HCSF songe à durcir le ton. Si, aujourd’hui, rien n’est gravé dans le marbre, les recommandations de cet organisme pourraient devenir une norme juridiquement contraignante. Naturellement, il reste tout de même une marge de flexibilité accordée par le HCSF, notamment dans les cas évoqués précédemment où le reste à vivre est correct.